De quelques vérités bonnes à dire...ou pas
Par Jean Guicheteau
"Seule la vérité est révolutionnaire, camarade", se plaisaient à proclamer les bolcheviques... pour ensuite s'empresser d'y renoncer en établissant un régime fondé uniquement sur... le mensonge. Chez Electeurs-libres nous n'iront pas jusque là, d'abord parce que nous avons en horreur tout ce qui peut ressembler à la révolution, et surtout au mensonge.
Car nous ne pourrons pas régler les problèmes qui se posent à la France sans réaliser préalablement un exercice de vérité, consistant à nommer les choses que l'on voit pour ce qu'elles sont réellement, d'un point de vue quasiment physique, ce que le gouvernement actuel paraît incapable de faire. Livrons-nous à cet inventaire très instructif de nos blocages idéologiques.
Les émeutes en banlieue
On ne peut continuer à écoper un tonneau qui déborde, sans avoir préalablement fermé le robinet : on ne pourra régler les problèmes des banlieues avant d'avoir d'abord réduit drastiquement les flux migratoires. Non que cela suffise à résoudre la question, tant s'en faut, mais c'est une condition nécessaire à la reconquête progressive de ces territoires, sachant que les Français accepteront de moins en moins les transferts de crédits et de moyens massifs (10 milliards par an en moyenne, peut être plus demain) sans en voir un jour le bout... Il faudra aussi évaluer l'effet de ces transferts avec une seule préoccupation : en quoi cela est utile à la France ?
L'insécurité croissante et la délinquance
"Il vaut mieux qu'un seul meure pour le peuple et que l'ensemble ne périsse pas" déclare Caïphe dans l’Évangile (Jean). En clair : il vaut mieux dégrader la sécurité et la liberté de quelques uns, plutôt que celles de tous. Or nous faisons l'inverse : pendant la COVID, on a préféré confiner TOUTE la population plutôt que les SEULES personnes contaminées, créant une chute de la production spectaculaire, un endettement massif et une perte de liberté immédiate pour des gens bien portants...
De même une minorité de fauteurs de trouble, notamment dus à la drogue, continue à prospérer dans les villes, faute de places en prison et de politique pénale adéquate. Les hôpitaux psychiatriques les plus modernes sont vides, parce qu’on n'ose pas y interner d'office les SDF et marginaux consommateurs de crack, qui méritent un traitement médical en hospitalisation, permettant un sevrage persistant, mais qui ne le demanderont pas d'eux-mêmes si on ne les y "incite". La faute encore à l'idéologie, à Foucault, ou plutôt à sa vulgate.
On préfère recruter des policiers supplémentaires (déjà aussi nombreux en France qu'ailleurs) ouvrir des "salles de shoot", et installer des caméras partout, plaçant l'ensemble de la population sous surveillance. Mais on se borne à traiter les effets et non les causes. Et nous ne voulons pas être filmés !
De même, les casseurs de magasins et de mobilier urbain lors des manifestations bénéficient d'une quasi-impunité, faute de preuves tangibles à produire devant les juges. Mais on ne se pose pas la question de savoir à quoi servait la loi anti-casseurs de Marcellin, abrogée en 1981, et dont c'était précisément le rôle (supprimer l'impunité). Les casseurs doivent être les payeurs, plutôt que les contribuables, et les juges seraient bien inspirés de faire travailler les casseurs, jeunes ou non, à la restauration des édifices publics qu'ils ont endommagés. Principe de responsabilité.
Comment réduire la dette ?
Il faut être convaincu qu'il n'y a pas de solution pérenne à la réduction des dépenses des services publics et donc de la dette, sans une profonde transformation de leur fonctionnement, en s'appuyant là-aussi sur le principe de responsabilité et d'abord budgétaire de chaque ministère, direction, service. Nous prônons la mise en œuvre de solutions lean dans toute l'administration et l'autonomisation complète du secteur social contributif par rapport à l’État.