Science

Le transhumanisme, une menace pour l'espèce humaine

Le constat

Les progrès de la science constituent une formidable opportunité pour guérir certaines maladies incurables ou génétiques, mais représentent aussi une menace pour l'avenir de l'espèce humaine et une remise en cause de la conception de l'homme qui a présidé depuis 2000 ans, du moins en occident. C'est pourquoi l'échelon politique ne peut se désintéresser de ces questions liées au génome et à l'intelligence artificielle, puisqu'il sera inévitablement sollicité pour faire sauter les "verrous" législatifs qui pourraient encore freiner la mise en oeuvre de ces "découvertes". Il faut donc faire le tri, car "la chair convoite contre l'esprit".

Autant les Electeurs-libres sont favorables à ces évolutions quand elle restent cantonnées à la médecine curative dans le respect du code de déontologie médical, par exemple pour soigner des maladies comme la mucoviscidose, autant ils sont hostiles à toute dérive vers l'homme "augmenté" qui nous ferait basculer vers le monde d'ORWELL et, pire encore, celui d'Aldous HUXLEY (les bébés éprouvettes). Mais certaines civilisations n'ont pas les mêmes scrupules, en particulier celles qui sont issues des anciennes (ou actuelles) sociétés communistes : ainsi en 2018 un chercheur chinois a déjà modifié génétiquement des jumeaux, en "coupant-collant" leur ADN pour les rendre résistants au Sida.

Seule une convention internationale permettra d'encadrer strictement ces manipulations et nous devons faire pression pour que l'ensemble des pays membres de l'ONU s'y soumettent.

Les propositions

1 - Oui à l'IA comme aide à la décision, non comme substitut à l'homme

L'intelligence artificielle regroupe sous ce vocable les réseaux de neurones numériques dotés de la faculté d'apprendre par eux-mêmes et donc capables d'évoluer et de réagir en fonction des données qu'ils ingurgitent et non plus seulement selon un programme défini à l'avance et fermé. Ainsi un système d'intelligence peut analyser les images d'une IRM et détecter une tumeur plus vite et mieux que ne saurait le faire un radiologue. D'autres systèmes peuvent aussi apprendre à diriger une automobile (ou même un avion) grâce au GPS et aux lidars, radars à laser équipant ces véhicules avec la possibilité de réduire quasiment à zéro le nombre d'accidents.

Il n'y a aucune "intelligence" là-dedans, car il n'y a aucune "conscience", mais seulement une capacité de calcul et une base de données phénoménales. En effet, percevoir ce n'est pas simplement voir des formes, c'est aussi juger et l'informatique est incapable de prendre la distance nécessaire : je vois une tumeur cérébrale et je juge que c'est une tumeur avec toutes les implications médicales, humaines, affectives que cela comporte. Mais une machine en est incapable, car elle ne fait que simuler l'intelligence, une tumeur n'étant pour elle qu'un amas de pixels qu'une comparaison immédiate avec les millions d'images qu'elle a en mémoire lui font dire : "tumeur", mais elle ignore complètement la signification véritable de ce mot. Cela ne signifie pas qu'elle est inutile ou superflue, bien au contraire, car elle peut apporter une aide précieuse au diagnostic et donc des chances supplémentaires aux patients. Mais à condition de rester un complément technique et non avoir la prétention de se substituer à l'humain.

2 - Non à l'eugénisme sur commande

Les découvertes concernant le génome et surtout la possibilité de le modifier sont porteuses de lourdes menaces sur l'avenir de l'espèce humaine si leur utilisation n'est pas strictement encadrée car on modifie alors le code source de l'espèce humaine. Il y a un risque que des parents veuillent choisir la couleur des yeux de leur bébé, celle des cheveux, telle ou telle disposition physique, et pourquoi pas leur genre, ou leur donner des facultés intellectuelles ou physiques qu'ils n'obtiendraient pas "naturellement". Et d'éliminer les embryons non "conformes".

Mais toute société est comme un organisme vivant : elle doit accepter ce qui la renforce et refuser ce qui la détruit. Il y a donc un conflit latent entre la poursuite de certains buts individuels et l'avenir de la société ; or c'est la noblesse du politique de privilégier les intérêts collectifs sur les désirs individuels, si respectables soient-ils. Et c'est cette préoccupation permanente de responsabilité qui fonde la doctrine morale des Electeurs-libres par delà toute démagogie clientèliste.

3 - Oui à l'assistance aux handicapés, non à "l'homme augmenté"

Les GAFA ne manquent pas d'imagination pour proposer de nouveaux services : certains sont appréciables, quand il s'agit de compenser un handicap physique important, comme par exemple introduire une puce dans la rétine pour redonner une vision aux aveugles, ou fabriquer un exosquelette pour redonner une mobilité à des personnes tétraplégiques.

Mais d'autres nous entraîneraient, si on y cédait, à des dérives regrettables : comme par exemple augmenter artificiellement le QI ou implanter des puces dans le cerveau pour accroître la mémoire ! Le célèbre feuilleton de "l'Homme qui valait 3 milliards" deviendrait réalité, un rève accompli ou plutôt un cauchemar.

Cette forme de dopage technologique - car c'en est un- nous mènerait rapidement à une impasse, on pense par exemple à des soldats "augmentés" qui pourraient ainsi facilement faire triompher leur armées. Une convention internationale de non prolifération et d'interdiction s'impose dans ce cas aussi.

4 - Réformer le CNRS

Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) emploie 33 000 personnes pour seulement 11 000 chercheurs et coûte 3 Mds. La recherche fondamentale n'est pas assez largement pourvue en crédits si bien que les chercheurs ont tendance à aller à l'étranger, notmment les USA.

La partie "science sociale" du CNRS est largement investie par l'idéologie.

Proposition : diminuer la partie sciences sociales d'un tiers et transférer ces crédits à la recherche en sciences dures.