La lourdeur bureaucratique, cause première de nos difficultés

Par Jean Guicheteau

Ecole, santé, industrie, recherche, énergie, les problèmes s'accumulent dans ces secteurs et quand on en examine de près les raisons, on s'aperçoit qu'ils ont très souvent une cause commune : la bureaucratie. Qu'il s'agisse des pénuries de médicaments, des fermetures de services d'urgence, du recrutement des professeurs et d'agents publics en général, de la dette publique, de la délinquance, la bureaucratie d'Etat n'apparaît plus comme une solution mais comme le problème. Certes, la gestion administrative est nécessaire dans toute activité humaine et on ne peut pas naïvement penser qu'on pourrait complètement s'en passer, mais quand on parle "bureaucratie", il s'agit d'autre chose : c'est un SYSTEME qui a progressivement supplanté les autres et leur impose ses décisions et sa vision du monde dans tous les domaines de la vie sociale, culturelle et économique. Il a pris le pouvoir à l'intérieur de l'Etat et dans la société avec cette particularité qu'au lieu d'être au service de la France, il a mis la France à son service. Bien sûr, il continue à proclamer que c'est pour la bonne cause, qu'il ne fait que répondre à la demande d'interventions pressante des français et des acteurs économiques, ce qui est en partie vrai, hélas, comme on l'a vu récemment dans l'immobilier en crise.

Cette évolution a plusieurs causes, mais la principale réside dans l'attraction progressive d'une grande partie de nos activités vers l'Etat, avec comme conséquence la perte complète d'autonomie de la sphère sociale (assurance-maladie, retraite, chômage) et la diminution constante de l'autonomie financière de la sphère locale à travers les manipulations de la fiscalité et l'augmentation des dotations d'Etat.

Paralysie et conformisme

La conséquence en est la paralysie, le conformisme, la "normalite", l'absence complète d'efficacité d'une dépense publique devenue faramineuse. Ce n'est sûrement pas en augmentant la dose mais au contraire en la réduisant et surtout en modifiant le fonctionnement de l'Etat qu'on y arrivera.

Pour y mettre un terme, seul un pouvoir politique fort doté d'un mandat explicite du peuple et d'une volonté sans faille peut le faire, et sur la durée d'une législature. Comment pratiquer ? Les rapports, colloques, réunions, conférences de presse ne servent à rien ; seul un transfert massif de compétences et de crédits publicsde la bureaucratie vers les professionnels peut y parvenir. C'est pourquoi les Electeurs-libres envisagent de redonner leur autonomie de gestion aux métiers (médecins, enseignants, ingénieurs...), ce qui se traduit par les mesures suivantes : réactiver les conseils d'administration des caisses maladie et retraite en tant que décisionnaires à la place du parlement, recréer une fiscalité locale 100% autonome, proposer des établissements scolaires autonomes, supprimer la plupart des 1200 agences (voir la liste des principales) qui ne servent à rien car elles font la plupart du temps double-emploi avec les directions des ministères et coûtent au budget 80 milliards par an. Notre programme est en grande partie dédié à cette tâche, qui vise à redéployer ce pouvoir de décision confisqué depuis 40 ans par la bureaucratie.