Maintenant il va falloir faire le "sale boulot" !

Par Jean Guicheteau

"Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l'énergie de le faire", disait Clemenceau. Aujourd'hui le pouvoir parle beaucoup mais agit peu, et lorsqu'il agit, c'est de façon timide et presque homéopatique ; on connaît maintenant le discours convenu justifiant l'immobilisme : il ne faudrait pas brusquer les Français, les traumatiser par des réformes violentes, surtout les plus faibles : mais ce sont eux les premières victimes de l'inaction !

Il va donc falloir avoir le courage de faire le "sale boulot". Si un homme politique, un parti politique ne veulent pas le faire, qu'ils restent chez eux ! Rien n'est pire que les gens qui postulent aux plus hautes responsabilités, dépensent leur énergie pour se faire désigner, pour ensuite décliner l'invitation à agir. Les programmes de la plupart des candidats aux dernières élections, présidentielle et législative, ne sont pas à la hauteur des problèmes ; or quels sont ces problèmes ?

Ils tiennent principalement à un déficit de gouvernance de la sphère publique : police, justice, santé, éducation, finances. Voici quelques exemples de ce sale boulot :

  1. Changement climatique - engager un programme sur 5 ans de transformation du modèle productif, privilégier l'agriculture biologique et les produits artisanaux durables plutôt qu'industriels jetables ;
  2. Aménagement du territoire - stopper le développement inconsidéré des métropoles en n'hésitant pas à bloquer la création de nouvelles activités dans des zones déjà saturées. Privilégier les villes moyennes du centre du pays pour localiser ces activités.
  3. Energie - démarrer immédiatement la construction des EPR prévus, orienter l'éolien vers la production d'hydrogène ;
  4. Fiscalité - entreprendre une réforme de simplification massive, supprimer toutes les niches fiscales et passer tous les taux d'impôt en flat tax à 20% ;
  5. Dépenses publiques - séparer la gestion du système social de la gestion de l'Etat, en confier la responsabilité à des conseils d'administration élus par les cotisants ;
  6. Gestion publique - supprimer toute la bureaucratie intermédiaire, tant dans la santé; (les ARS qui ne servent à rien) que l'éducation (350 000 enseignants qui n'enseignent pas à remettre dans les établissements) ;
  7. Police - appliquer réellement les expulsions des illégaux en se passant, si nécessaire, de l'accord des pays d'origine ;
  8. Justice - renforcer les tribunaux de premier recours et les moyens carcéraux pour que toute peine soit exécutée, privilégier les peines courtes mais effectives, réduire la durée des procédures.