Lettre aux Français : le président prestataire

Par Jacques Leclerc

Emmanuel MACRON vient d'officialiser sa candidature par une Lettre aux Français publiée dans la presse régionale. Il s'y présente comme un réformateur, ayant revitalisé l'industrie, amélioré la situation des hôpitaux et celle de la recherche (?), renforcé la sécurité (?), réduit notre dépendance aux énergies fossiles (?), poursuivi la "modernisation" de l'agriculture (?) , contribué à bâtir une Europe puissance (?).

Il est temps de faire un sort définitif à cette fable, inspirée sans doute par ses "communicants" :

- sur les hôpitaux, des crédits supplémentaires dans le cadre du "Ségur de la Santé", mais aucune réforme structurelle du système, tant dans son orgaisation générale, que dans ses méthodes de gestion.

- sur la dépendance aux énergies fossiles, elle s'est accrue avec la fermeture de FESSENHEIM puisqu'on a dû remettre en service une centrale au gaz à la place. Et surtout, comment ne pas lui reprocher sa stratégie hésitante qui a fait perdre 5 ans à la France dans la relance du nucléaire,

Concernant le projet, c'est pire : aucune ligne directrice, aucune politique génarale mais un catalogue de bonnes intentions comme travailler plus, investir dans l'innovation, sortir de notre dépendance au charbon (?) revenir à la méritocratie républicaine sur l'école, rendre les maisons de retraite "plus humaines", (on ne sait pas comment...), défendre un certain art de vivre (?), renforcer les forces de sécurité... Un catalogue de mesures sans cohérence, picorées ici ou là au gré de l'actualité (le scandale ORPEA ?), qui dessinent un "président prestataire" qui va sans doute continuer à dépenser l'argent public pour satisfaire les revendications catégorielles.

Rien sur la réforme de l'Etat : gouvernance au sommet (comment revitaliser le rôle du gouvernement et du parlement ?) décentralisation (on garde le millefeuilles ?), le système fiscal aberrant (plus de 200 impôts et taxes), l'organisation du système social qui est en perdition, l'éducation en déliquescence qui nécessite des réformes de gouvernance avant tout.

Rien sur la maîtrise de la dette publique, la maîtrise des flux migratoires, la réforme de la justice...

Mais surtout, et c'est sans doute le plus grave, la politique proposée, la méthode employée, la structure du pouvoir adoptée, apparaissent terriblement datés, pour ne pas dire obsolètes : le président gouverne, le gouvernement exécute, le parlement entérine, la bureaucratie met en oeuvre et les Français obéissent... On ne voit pas de changement dans la dévolution du pouvoir mais le maintien du système centralisé et techocratique existant, une concentration et une verticalité assumées, mais inefficaces.

Tout le contraire de ce que proposent les Electeurs-libres qui veulent répartir davantage le pouvoir politique et social dans l'ensemble de la société, seule méthode capable de remettre le pays sur ses jambes.