La facture des mauvaises décisions

Par Jean Guicheteau

L'inflation au mois de mars en France a atteint plus de 4% en moyenne annuelle. L'augmentation des prix alimentaires en particulier affecte sérieusement les ménages dans leurs dépenses et ce qui frappe le plus, c'est la situation de beaucoup de familles qui doivent restreindre leur consommation ou choisir des produits périmés ou en promotion pour tenir leur budget. Ce manque de résilience des ménages face à la crise est la traduction de leur appauvrissement relatif, et celui-ci n'est pas le simple fruit du hasard, la faute à "pas de chance", mais le résultat caché, et soudain révélé, d'un certain nombre de décisions politiques prises depuis 30 ans qui ont eu pour effet de rogner progressivement la capacité productive du pays et donc de diminuer la richesse collective : réduction de l'âge de la retraite, de la durée du travail à 35 h, impôt sur la fortune, refus obstiné d'une part de capitalisation dans les retraites, augmentation des dépenses publiques pour "compenser", système de formation déficient...

"Il y a ce qu'on voit, et ce qu'on ne voit pas" disait Frédéric BASTIAT : on voit les RTT, les chèques "énergie" ou "inflation", les emplois garantis dans la fonction publique, la retraite à 62 ans... Ce qu'on ne voit pas, c'est la contrepartie de ces avantages, non pas illégitimes en soi, mais non financés : les investissements qui partent à l'étranger, les importations sans exportations, la perte de substance productive et industrielle, les fruits et légumes importés, les fonds propres asséchés des entreprises. Sur ce dernier point, l'importance du "quoi qu'il en coûte" en France, par rapport à d'autres pays, s'explique par la fragilité du tissu économique qui ne dispose d'aucune marge, maintient la tête à peine hors de l'eau , une crise de la demande comme en 2020 risquant, sans intervention massive de l'Etat de les noyer définitivement.

Par conséquent l'urgence politique devrait consister à renforcer notre capacité productive et donc à choyer nos entrepreneurs pour leur permettre d'investir en baissant et stabilisant le pression fiscale, en simplifiant les impôts, en réduisant la part de la sphère publique et en la rendant plus productive. Tout ce que proposent les Electeurs-libres, mais pas tellement les partis actuellement installés.