La taxation n'est jamais la solution !

Par Jean Guicheteau

Par un décret du mois d'août dernier, le gouvernement (que vient-il faire là-dedans ? les élus locaux ne peuvent-ils assumer seuls leurs responsabilités ?) a "autorisé" les municipalités à augmenter la taxe d'habitation 2023 de 60%; rappelons que désormais, cet impôt n'est redevable que par les résidents secondaires; de nombreuses mairies ont sauté sur l'occasion pour augmenter les impôts, dont Merlimont dans le Pas de Calais ou Les Sables d'Olonne en Vendée, et une pétition, lancée par Electeurs-libres sur mes opinions.com, a recueilli plus de 6000 signatures dont 3000 dans la seule journée du 9 octobre ! Les habitants de Merlimont on créé un collectif sur Facebook qui a réuni de nombreux soutiens.

La révolte est générale contre cette mesure très ciblée et ses augmentations de 40 à 60% d'un seul coup alors que rien ne dit qu'elle permettra de mieux loger les habitants à l'année. Le gouvernement devrait se rappeler par ailleurs que le mouvement des "gilets jaunes" a commencé par un mécontentement fiscal à propos de la taxe carbone (comme si les automobilistes ne payaient pas déjà cette taxe avec 70% d'imposition sur le litre).

Une décision inopportune et scandaleuse dans ses motifs

Une hausse aussi massive en cette période d’inflation générale (même Total n’a pas osé une telle augmentation), au moment précis où les charges immobilières explosent, n’est pas seulement inopportune : elle révèle un profond mépris à l’égard des résidents secondaires, avec en outre l’idée scandaleuse sous-jacente de leur faire quitter cette ville au plus vite, car considérés comme indésirables. Ce sont pourtant aussi des administrés qui méritent la même considération que les autres, ayant en outre largement contribué à faire la prospérité de cette ville depuis des années et à ce titre favorablement accueillis jusqu’alors. Ce discours stigmatisant, malgré les dénégations, est plus qu’une erreur, c’est une faute.

Une mesure inefficace pour répondre aux problèmes

Les arguments invoqués : lutte contre la spéculation immobilière, réduction des locations temporaires, ne convainquent pas, car il existe d'autres moyens pour y remédier, comme l'impôt sur les plus-values, la limitation des locations saisonnières. En outre ces dernières bénéficient d'une niche fiscale de 50% qu'on aurait pu commencer à supprimer, avant de s'en prendre aux résidents secondaires.

Une mesure trop générale et donc injuste

Et en quoi ceux qui possèdent leur résidence depuis plus de 20 ans et ne pratiquent aucune location meublée, sont-ils concernés ? Cette hausse, d'application trop générale, loin de les réduire, va augmenter en fait les inégalités, les retraités modestes ayant cotisé toute leur vie pour s’offrir un petit pied à terre au bord de la mer étant acculés à vendre. Et à qui ? A plus riches qu’eux bien sûr !

La taxation n'est JAMAIS la solution, c'est au contraire le début des problèmes.

Pour une réforme complète de la fiscalité française, rejoignez Electeurs-libres.