Motion de censure... et après ?
Par Jean Guicheteau
La censure du gouvernement Barnier sur le budget social par une large majorité d'opposants permet peut être d'éviter des hausses d'impôts incongrues (par exemple la taxe sur l'eau minérale et le malus sur les petits véhicules thermiques !) mais ne résoudra rien car on ne voit pas bien quelle politique alternative le NFP et le RN sont en mesure de proposer ensemble puisqu'ils se détestent.
Le budget 2025 est rejeté et voyons quelles sont les conséquences et les propositions d'Electeurs-libres pour sortir la France de la nasse.
Un budget est une autorisation de dépense
Un budget est une autorisation de dépenses et non une obligation de dépenses. Par conséquent, même si celui de 2024 était reconduit faute de mieux, le gouvernement pourrait tout à fait n'engager que 90% des dépenses afin d'éviter à la France un nouveau déficit record en 2025 (6 à 7%).
Pourquoi des augmentations d'impôt et pas de réductions de dépenses
On a vu que le gouvernement devait trouver des recettes supplémentaires et le parlement s'est révélé très imaginatif pour proposer des dizaines de taxes mais plutôt sec pour suggérer des dépenses en moins; il y a une asymétrie frappante dans les propositions. Pourquoi ? D'abord la crainte de la sphère politico-syndicale publique qui est ultra-vigilante et sait se mobiliser de façon quasi militaire et léniniste (blocus) dans des domaines stratégiques (transports, énergie...) contre toute réduction de crédits pour protéger son pré carré au nom de la "défense du service public" : grèves, manifestations, désordres, paralysie du pays... généralement avec l'appui et la bienveillance des médias. Cela en fait reculer plus d'un.
Ensuite la dépense publique est devenue une masse tellement informe de financements croisés, allant du budget de la défense jusqu'à l'assurance-chômage en passant par la culture, l'agriculture, la santé, les collectivités locales... qu'il est très difficile de toucher à un élément sans bousculer les autres. Ces deux éléments se conjuguent avec une alliance objective entre sphère politico-syndicale et technocratie pour ne rien changer.
Par conséquent, les réformes à mener pour maîtriser les déficits et reprendre la main devraient d'abord commencer par :
- réduire la capacité de nuisance et de blocage de cette sphère politico-syndicale de la fonction publique (limitation du droit de blocage dans les transports, l'énergie, réduction des franchises syndicales) et parallèlement améliorer l'implication des salariés dans la gestion de leur métier;
- remettre en question la fongibilité des crédits et affecter les dépenses aux recettes correspondantes, avec une gestion en propre (caisses de sécurité sociales, collectivités locales, groupements professionnels).