Macron libéral et de droite ? Foutaise !

Par Jacques LECLERC

Ainsi donc le président de la République passe pour avoir quasiment vidé de sa substance le programme de la droite et du centre, réalisé une magnifique OPA sur leur électorat et poursuivrait cette politique de "vente à la découpe" du parti LR. Il s'apprêterait à renouveler cette opération trouble à l'occasion des prochaines élections nationales, présidentielle et législatives de 2022, en s'appuyant sur des "prises de guerre" comme Raffarin et Philippe.

Il est temps de faire un sort définitif à cette fable et démasquer cette mystification qui ne peut tromper que les gogos... ou les ambitieux. Et d'affirmer, preuves à l'appui, que MACRON reste un technocrate de gauche.

Premier élément : il se qualifie lui-même de "progressiste" et c'est dans la continuité de son engagement auprès du président socialiste HOLLANDE pendant 5 ans. Ses positions sur la colonisation de l'Algérie, sa bienveillance à l'égard du "wokisme", son refus de remettre en cause, jusqu'à récemment, la calamiteuse loi de transition énergétique de 2015 (sortie du nucléaire), son obsession à faire aboutir rapidement la "PMA pour toutes", son incapacité à maîtriser l'immigration, sont autant de signes flagrants de son progressisme, qu'il a parfaitement loisir de défendre et d'appliquer, mais ne peut en aucun cas l'autoriser à se qualifier d'homme de droite et même du centre droit.

Mais il y a plus : quand on regarde le comportement du président, les "solutions" qu'il préconise systématiquement ne sont pas libérales, mais au contraire empreintes d'un fort relent d'étatisme, et le plus intransigeant qui soit. En effet, dans "libéralisme" il y a "confiance", "responsabilité", et le macronisme n'est que "défiance" et "verticalité".

Ainsi de la "réforme" des retraites, qui consiste à proposer une étatisation complète du système en supprimant les dernières caisses autonomes, toujours le syndrome technocratique du grand service public unique, et on retrouve celui-ci dans le projet dingo de supprimer aussi les mutuelles en les absorbant dans une "grande Sécu" ! La mégalomanie n'est pas loin avec ce terme "grand" employé à tort et à travers. Rien de libéral là-dedans mais un étatisme forcené.

Les vélléités de décentralisation amorcées après la crise des gilets jaunes ont fait long feu car elles ne correspondent pas à l'idéologie du pouvoir, qui veut tout diriger lui-même depuis son pré-carré.

Penserait-on alors qu'il soit mieux disposé à l'égard des partenaires sociaux, un vrai partisan de la liberté syndicale et contractuelle pour réformer l'assurance-chômage, adapter le code du travail, fixer les rémunérations ? Que nenni ! Plus que social-démocrate il est social-technocrate et n'a confiance que dans le savoir-faire superficiel de ses conseillers.

C'est d'ailleurs ce qu'une partie des électeurs de gauche a compris : confrontée aux scores affligeants de ses candidats naturels, elle serait tentée de se reporter tout de suite sur MACRON pour assurer un vote utile et faire barrage à la droite dès le premier tour, ce qui expliquerait les sondages favorables. Alors, MACRON, toujours candidat de droite ?