Trump, le protectionnisme et nous
Par Jean Guicheteau
Donald TRUMP a annoncé le 2 avril des augmentations importantes de droits de douane sur les produits importés de Chine, Europe, Vietnam, Japon... allant de 10 à 46% selon les pays et la façon plus ou moins amicale à ses yeux dont ils traitent les USA. Les réactions sont évidemment négatives et les marchés boursiers ont connu de fortes baisses dans les jours suivants, surtout à cause de l'incertitude. La Chine a saisit l'Organisation mondiale du commerce (OMC). On prédit une crise économique internationale car le libre-échange est devenu la norme et les restrictions l'exception.
Une taxe douanière est en fait un impôt prélevé sur les consommateurs mais seulement s'ils consomment des produits fabriqués à l'extérieur. TRUMP a annoncé en contrepartie une diminution importante des impôts directs et indirects internes car l'objectif est de rendre plus attractif le site de production étasunien. Cela nécessite une diminution des dépenses fédérales car on anticipe une diminution des recettes douanières si les importations diminuent à l'avenir, ce qui expliquerait la guerre d'Elon MUSK contre la bureaucratie et son projet de la réduire de 500 Mds$.
La préférence pour l'étranger
Il s'agit d'une modification importante du paradigme qui a consisté en Europe, et particulièrement en France, à favoriser la production à l'extérieure en la détaxant et pénaliser celle-ci à l'intérieur (impôt sur les bénéfices, impôts de production...). Le résultat c'est que les entreprises du CAC 40 se portent très bien mais en produisant principalement à l'étranger pour réimporter ensuite... Avec des stratégies de défiscalisation très dommageables aussi pour les finances publiques : Charles GAVE a montré comment certains GAFAM produisent en Asie, vendent ensuite à l'Irlande au prix fort pour réexporter à coût constant ensuite aux USA en ne payant que 4% d'impôt au passage (taux de l'IS irlandais). Les mesures trumpistes mettront à mal cette méthode d'optimisation.
Des Français sacrifiés par le libre-échange
L'échange, dit-on, s'il est libre, profite au deux parties. Certes, mais mon voisin de pallier au chômage, lui, n'aura pas le même sentiment. Des régions entières aux USA et en France ont été ruinées quand l'Asie se développait parallèlement grâce à ces échanges. Des métiers ont disparu, mais non remplacés par d'autres. Cela pose un problème politique sachant que ce n'est pas l'homme qui doit être au service de l'économie mais l'inverse. Pouvons-nous nous inspirer de ces méthodes ? Selon de nombreux économistes, il ne serait pas possible de rapatrier en France les productions qui sont parties en Asie. Nous ne pouvons pas nous contenter de cette réponse, car que fait-on des millions de chômeurs peu qualifiés souvent habitant la France rurale désindustrialisée qui on le DROIT DE SORTIR DU RSA et d'avoir un véritable emploi ? Rien, à par le "traitement social". C'est ce que TRUMP refuse et même s' Il est trop tôt pour savoir si cette politique tarifaire et de réindustrialisation portera ses fruits, il s'agit d'un laboratoire à ciel ouvert que nous aurions intérêt à étudier sans préjugés au lieu de se contenter de dénigrer.