Les programmes désolants des candidats aux législatives

Par Jacques Leclerc

La campagne des élections législatives a donné lieu à un concours de démagogie rarement égalé, chacun des 3 blocs en lice s'évertuant à proposer de nouvelles friandises à des Français déjà au bord de l'indigestion : suppression de l'IR pour les moins de 30 ans, TVA à 5,5% pour l'énergie, hausse des salaires de 10% compensée par une baisse des cotisations, retour de la retraite à 62 ans et même 60 ans pour les carrières longues (RN), blocage des prix de l'électricité, SMIC à 1600 € net, revalorisation du point d'indice, encadrement des loyers dans certaines zones, revalorisation des APL de 10%, gratuité intégrale de l'école (cantines, fournitures scolaires...), repas à 1€ pour les étudiants, prix planchers pour les agriculteurs (NFP), baisse des prix de l'électricité de 15%, baisse des charges sur les bas salaires, prime d’activité portée de 3 000 à 10 000 €, garantie des loyers par l’État, suppression des frais de notaires pour les primo-accédants, leasing social pour 100 000 véhicules électriques, semaine de 4 jours, remboursement intégral des fauteuils roulants, mutuelle à 1 € par jour, repas à 1 € pour les boursiers (Majorité présidentielle).

Le triomphe des propositions simplistes

Les propositions des différents partis sont sommaires : les prix sont trop hauts ? Bloquons les prix. Les logements trop chers ? Construisons massivement. des logements sociaux. Les salaires trop bas ? Qu'à cela ne tienne... augmentons les de 10% et le SMIC à 1600 euros.

On compense les défaillances du système sans vraiment y remédier et même on les aggrave, en agissant sur les effets plutôt que sur les causes. C'est plus d'étatisation, plus d'impôts, moins d'offre productive, plus de dépenses publiques, le record appartenant au NFP avec 250 milliards supplémentaires ! Les investissements et l'avenir sont sacrifiés, à part le nucléaire pour le RN et la MP. Plus question de décentralisation, sauf pour la MP avec un engagement vague dont on peut douter de la sincérité après 7 ans de politique inverse ! Pas de réforme de la fiscalité, sauf pour l'alourdir pour les "riches" (surtout le NFP pour qui çà commence à 3 000 €/mois). Pas de réforme de la sphère publique pour la rendre plus efficace mais l'engagement d'arroser les services publics avec de nouveaux crédits (malgré 3000 milliards de dette et 58% du PIB). Une fuite en avant invraisemblable et irresponsable.

Autant dire qu'avec de telles "mesures", la France va dans le mur; alors la question se pose : sont-ils sincères ou prennent-ils les français pour des benêts ? Une seule explication plausible : le refus du réel, une pensée morte, sans imagination ni créativité, un manque de courage, l'achat des voix à crédit, le conservatisme bureaucratique, toujours les mêmes formules qui ont échoué partout. Pauvre France !