Politique de l'offre et taxe Zucman

Par Jean Guicheteau

Que faire dans la situation actuelle ? Electeurs-libres a fait des propositions pour l'immédiat. Mais ensuite ? Les problèmes du pouvoir d'achat et du chômage ne seront pas réglés pour autant. En effet, l'argent public va devenir de plus en plus rare, si l'on veut revenir dans les clous budgétaires, tout en payant les intérêts croissants de la dette. Nous risquons donc une récession lente dans les 10 ans qui viennent. Or le rôle du politique est de réfléchir d'abord à l'avenir et de l'anticiper.

La France s'appauvrit, le PIB/habitant stagne : il était aux alentours de 40 000 € en 2010, et encore à ce chiffre en 2022. Sur la même période, le PIB/habitant de la Suisse est passé de 76 873 € à 93 260. En Allemagne, de 41 572 € à 48 178.

Nous avons donc un vrai problème, notre faible croissance ayant été soutenue pendant des années par la fuite en avant de la dette. Mais cela ne sera plus possible dans l'avenir et au contraire il va falloir CONTRACTER LA DEPENSE PUBLIQUE (100 milliards en moins) dans les 10 ans qui viennent. Il y a donc un risque de RECESSION, non pas brutale, mais lente, un étranglement progressif, une sorte de supplice Chinois.

Remplacer l'argent public par de l'argent privé

Des propositions circulent pour "dynamiser" l'épargne des Français (18% de taux d'épargne), mais cette épargne étant déjà présente dans le système bancaire, elle contribue de fait à l'investissement (mais sans l'accord de la plupart des épargnants). Reste une solution : réorienter les profits vers l'investissement en France, favoriser ceux qui investissent dans de nouveaux projets chez nous, le contraire de la taxe Zucman.

La "politique de l'offre" remise en cause

La politique de niches fiscales globales, de subventions indifférenciées n'est pas évaluée et consiste donc de plus en plus à arroser le sable. Alors il faut la remettre en cause. pour une politique de la demande ? Non. L'économie, ce n'est ni l'offre, ni la demande en soi, mais l'échange. C'est la division du travail et la spécialisation en découlant qui crée cet échange : il faut donc un équilibre entre les deux, sachant que si la demande est artificiellement soutenue par l'Etat sans offre domestique correspondante, elle se reportera sur les produits étrangers sans aucun effet sur la richesse intérieure et au contraire créant un déficit commercial croissant. Ce qui compte dans l'offre, ce sont les investissements productifs réalisés sur notre territoire. Et avec un effet direct mesurable en termes de capacité productive.

Ainsi par exemple Total énergie pourrait être incité à contractualiser avec EDF dans un partenariat public/privé pour accélérer la construction de nouveaux EPR en fournissant un financement gratuit moyennant une prise de participation dans ces nouvelles centrales.

Nous n'avons pas le choix : ponctionner les riches avec une taxe spéciale peut rapporter 5 à 6 milliards dans l'immédiat mais ne résout en rien le problème de long terme, et même l'aggrave. Il vaudrait mieux cibler davantage les crédits publics et évaluer régulièrement les résultats.