Candidats LR : sont-ils crédibles ?

Par Jacques LECLERC

Les candidats à l'investiture des Républicains ont pu affiner leurs propositions pour redresser la France à la suite des 3 débats télévisés qui ont déjà eu lieu. Si on ne peut que se féliciter de la bonne tenue et de l'atmosphère conviviale de ces débats, ce qui contraste avec l'agressivité d'il y a 5 ans, -débats devant des téléspectateurs dont 90% ne pourront pas voter -on ne peut qu'être dubitatif sur le contenu de ces propositions.

Ce qu'on retient de positif, c'est un volontarisme affiché, tant sur l'immigration et la sécurité que sur le pouvoir d'achat. De bonnes intentions, une certaine détermination, puis quoi ? Le vide, le néant peut être, le doute qui s'installe sur leur capacité à maintenir le cap coûte que coûte contre la résistance de l'Etat profond, représenté par la gauche, et la puissance d'inertie de "la firme", incarnée par MACRON.

Les propositions économiques et sociales des 2 candidats majeurs BERTRAND et PECRESSE consistent encore une fois à fiscaliser encore plus les cotisations sociales jusqu'à 2,2 SMIC ou 2 000 €, induisant une perte massive de recettes pour la sécurité sociale et une dépense équivalente pour le budget de l'Etat, sans présenter en face les mesures d'économie budgétaires correspondantes suffisamment crédibles : ainsi Valérie PECRESSE veut supprimer la part patronale de l'assurance vieillesse (toujours cette idée erronée qu'il y a des "charges patronales" alors qu'elles sont TOUTES payées en fait par les salariés car un employeur qui embauche prend en compte le coût total annuel "chargé", visiblement ces gens-là n'ont jamais été DRH), et lorsqu'on lui demande comment elle finance cette dépense de 20 milliards, elle répond : "par la réforme de l'Etat et notamment celle des retraites." Non Mme PECRESSE, la réforme des retraites, si elle a lieu, sert à conforter le financement des futures retraites, pas à donner du pouvoir d'achat supplémentaire aux actifs, le temps d'une élection...

Du côté du candidat BARNIER, c'est aussi le flou, il faut lui faire confiance a priori, puisqu'il a "pour amis les chefs d'Etat et de gouvernement" du monde entier.

Plus de sérieux paradoxalement du côté des "challengers", CIOTTI et JUVIN qui refusent de distribuer l'argent public pour se faire élire et considèrent que le pouvoir d'achat se construit à partir d'une économie productive solide, dans la durée et pas dans les effets de manche d'une campagne électorale. Eric CIOTTI fait des propositions fiscales qui rejoignent celles des Electeurs-libres, notamment la taxe à taux unique et Philippe JUVIN met comme principe de gouvernement la "confiance", ce qui ne peut que nous agréer...