Covid 19 : la fin des métropoles ?
Par Jean Guicheteau
L'épidémie s'est répandue plus vite dans les grandes villes à cause de la promiscuité et de l'enfermement urbains. L'organisation verticale du territoire cherchant à concentrer toujours plus de monde dans un espace réduit a du plomb dans l'aile depuis la crise de la COVID.
Celle-ci a accéléré les tendances à la décentralisation, à l'indépendance, au retour à la terre et à la vie rurale sous-jacentes depuis des années. Amener dans Paris, Lyon ou les autres métropoles chaque matin des milliers de personnes dans les embouteillages urbains pour les faire repartir le soir dans l'autre sens est un absurde gaspillage qui est sans doute en passe de disparaître.
Moins de déplacements, davantage d'autonomie
Car pendant cette crise, les habitants ont expérimenté à la fois le confinement et le télétravail à domicile. Celui-ci leur a donné une grande autonomie dans leur emploi du temps. Ils rêvent de poursuivre ce mode de vie et s'interrogent sur leur avenir : changer de métier et le faire à la campagne, pour travailler, non forcément chez soi, mais dans des espaces dédiés de "coworking" comme on dit, à 500 m de son domicile, créés par les petites municipalités rurales avec des magasins autour et ce processus a déjà commencé. Ils se sont rendu compte aussi que beaucoup de leurs déplacements, source de pollution et de perte de temps, étaient en réalité provoqués par la volonté des "aménageurs" de concentrer les bureaux et les zones commerciales en un seul lieu. Nos dirigeants, politiques et économiques, ont organisé tout cela et maintenant ils viennent nous reprocher nos déplacements. Un comble ! Car il ne s'agit plus d'une liberté, mais d'une contrainte.
On ne peut pas continuer à construire des bureaux à Paris comme le fait Mme Hidalgo, et multiplier ensuite les obstacles pour empêcher les gens d'y venir ! Résultat : Paris a perdu 20 000 habitants depuis la crise sanitaire et on peut parier que ce n'est qu'un début...
Heureusement, pendant la crise sanitaire, on a pu démontrer qu'une grande partie de ces déplacements pouvaient être supprimés grâce au télétravail. Dès lors les grandes villes n'ont plus d'avenir comme lieu de travail et d'habitation exclusif appelé à croître indéfiniment, au contraire, elles vont se vider partiellement et deviendront de plus en plus des centres de loisir qui seront envahis non plus la semaine mais le WE. Les embouteillages auront lieu les samedi et dimanche ! L'anonymat de la grande ville est devenu un problème, notamment de sécurité. Le modèle du célibataire habitant dans une tour de 30 étages et se faisant livrer des pizzas à 22h a vécu et va être remplacé par le modèle familial, car la question démographique et de l'enracinement émerge. Retour donc aux villages qui vont revivre, l'Indre et la Creuse ont certainement un bel avenir.