Environnement

Une transformation radicale du système productif

Le constat

Le système productif très performant de l'économie mondialisée actuelle est conçu pour fabriquer des produits en quantité industrielle et en arroser la planète. Cela présente 2 inconvénients majeurs :

  1. une grande fragilité aux crises, comme on l'a constaté pendant la COVID-19, où tout arrêt de la production se présente rapidement comme une catastrophe systémique nécessitant une intervention majeure des états pour le maintenir à flots,
  2. un impact sur la nature et les ressources avec une dégradation accélérée de l'environnement; l'économie mondiale fonctionne encore à 90% sur le cycle destructeur extraire, produire, consommer, jeter.

Prenons l'exemple simple d'un grille-pain : le consommateur a le choix entre des modèles à 20 € et d'autres à 150 € et plus. Inutile de préciser que ceux à 20 € ne sont pas fabriqués en Europe mais en Chine ou au Vietnam. Pas besoin d'ajouter non plus qu'ils manquent totalement de fiabilité et sont inutilisables au bout de 2 ou 3 ans. Les modèles à 150 € durent eux plus de 20 ans même en usage régulier et intensif. Dans le premier cas, le consommateur devra renouveler son achat 2 ou 3 fois sur un cycle de 10 ans, ce qui lui reviendra aussi cher sur la période que s'il avait acheté directement le modèle à 150 €. Car ce qui compte, c'est le COUT ANNUEL DE POSSESSION, c'est à dire le coût d'achat et d'entretien d'un équipement divisé par le nombre d'années d'utilisation. Mais l'impact sur l'environnement est aussi beaucoup plus faible dans le modèle à 150 € : moins de matière première sur la durée du cycle, moins d'énergie consommée, moins de transport, là aussi par an.

Par conséquent, nous ne devons pas nous contenter de "verdir" l'économie avec des énergies dites "propres" (qui ne le sont en fait pas tant que çà), mais REPENSER COMPLETEMENT la production en raisonnant sur l'ensemble du cycle et en mettant l'accent sur la QUALITE DURABLE plutôt que sur la QUANTITE. La protection de l'environnement va induire un coût supplémentaire qui ne pourra être accepté qu'en contrepartie d'une qualité supérieure et une plus grande durée de vie des produits.

Les propositions

1 ) Réintroduire le coût de l'environnement dans le prix des produits

Beaucoup de producteurs et de pays demeurent encore des "passagers clandestins" de l'environnement car ne payant pas le coût de la destruction de celui-ci. Il faut réintroduire progressivement ce facteur de production (car c'en est un) dans le prix des produits. La taxe carbone est envisagée dans ce cas, mais est-il logique de pénaliser les consommateurs et que le produit de celle-ci aille encore alimenter la dépense publique ? Stop ! Nous considérons qu'il est dangereux de redonner aux hommes de l'Etat encore davantage des crédits avec le produit de cette taxation.

La protection de l'environnement ne doit pas nous conduire au socialisme et à l'étatisme.

Proposition : fixer un coût à la destruction de l'environnement (calculée par rapport aux signaux du marché, par exemple le coût de démentèlement d'une exploitation minière ou industrielle, le coût de dépollution d'un cours d'eau, le coût de captation d'un tonne de CO2...) et obliger les entreprises à provisionner celui-ci dans leurs comptes annuels, ces provisions étant utilisées par les entreprises soit pour reconstituer les biens naturels détruits, soit pour financer des actions d'amélioration de l'environnement en versant ces sommes à des "fonds verts" qui se chargeront de les utiliser en liaison avec la population locale. Les commissaires aux comptes veilleront à l'inscription de ces provisions.

2 ) Le numérique et l'électrique aussi polluants que le pétrole ?

La polarisation sur les seules émissions de CO2 est dangereuse, car elle fait oublier les autres formes de pollution et de dégradation de l'environnement liées aux "nouvelles" technologies. Une sévère omerta règne sur ces informations, encouragée par les "écologistes", les gouvernements et les GAFA.

La course folle vers le numérique et l'électrique est génératrice d'une énorme pollution due à l'extraction de minerais transformés en métaux incorporés dans les smartphones, ordinateurs, éoliennes (acide notamment)... à la fabrication des équipements électroniques (eau désionisée et énergie nécessaire pour graver les puces), à leur maintenance (gaz à base de fluor pour refroidir les salles informatiques, 17 000 fois plus réchauffants que le CO2), au non traitement des déchets des équipements usagés envoyés dans la nature...

On peut ainsi calculer l'impact environnemental de la PRODUCTION de ces équipements ou MIPS (Material input per service unit), soit la quantité de ressources nécessaires à la fabrication d'un produit : un ordinateur de 2kgs mobilise 22 kgs de produits chimiques, 240 kgs de combustible et 1,5 tonne d'eau.

Proposition : afficher le poids en MIPS de chaque produit électronique lors de la vente.

3 ) Affecter la taxe carbone aux investissements anti CO2

La transition écologique exige d'investir dans le monde 7 000 Mds € d'ici 2030 pour la décarbonation, l'électrolyse, les réseaux de transports non polluants. On sait par exemple produire de l'acier entièrement décarboné en remplaçant le charbon par de l'hydrogène vert, le haut-fourneau disparaît au profit de fours électriques mais la demande en éléctricité augmente fortement. Les investissements sont considérables et ni les Etats ni les industriels seuls peuvent l'assumer. Il faut donc que toutes les taxes ou provisions liées au carbone soient affectées en priorité à la lutte contre le réchauffement et seul un fonds spécifique dédié peut le faire, distinct des budgets publics existants dans lesquels il serait noyé.

Proposition : créer un fonds spécifique de plusieurs centaines de milliards dédié à la recherche sur les énergies décarbonées (hydrogène, batteries, traitement des déchets nucléaires par laser...).