Environnement

Bloquer l'artificialisation des sols

Le constat

Deux menaces majeures pèsent sur les sols : la pollution agricole et l'artificialisation. Cette dernière est une menace encore plus forte car non réversible : les terres qui sont perdues pour créer des centres commerciaux, des entrepôts logistiques (Amazon ou autre...) ou des lotissements, le sont définitivement ou presque alors qu'on peut dépolluer un site ou un cours d'eau. On a pris l'habitude de considérer que l'espace n'était pas un problème. Grave erreur car les espaces naturels contribuent à la qualité de la vie et au "rafraichissement" climatique. Or on perd en surface l'équivalent d'un département tous les 10 ans et cette destruction n'est pas corrélée à l'évolution démographique car elle augmente beaucoup plus vite (13% de hausse en 10 ans contre 5% pour la population). L'artificialisation correspond chaque année à la disparition d'une surface égale à 4 fois celle de Paris. Or les terres agricoles sont indispensables à l'alimentation, les cultures maraîchères hors sol restant marginales, et surtout elles contribuent à la lutte contre le réchauffement (captation du carbone, nappes phréatiques) et à l'agrément. Il faut donc désormais envisager des moyens plus contraignants pour bloquer cette évolution, comme par exemple obliger à utiliser de préférence les 7 500 friches industrielles recensées pour construire.

Les propositions

1 ) Bloquer tout aménagement de zone commerciale supplémentaire pendant 10 ans

La convention pour le climat de juin 2020 a demandé de prendre immédiatement des mesures coercitives pour stopper les aménagements de zones commerciales périurbaines très consommatrices d'espace. Cette revendication a été inscrite dans le projet de loi climat présenté par la gouvernement. Les Electeurs-libres partagent cette préoccupation. Sur le terrain, on ne voit pas beaucoup de différence, même si le projet incongru d'EUROPACITY a été arrêté. Il faut donc passer la vitesse supérieure et élargir l'application à la logistique.

Il y a 10 000 zones de ce type en France, on peut donc considérer qu'elles sont désormais en nombre suffisant et que TOUTE NOUVELLE IMPLANTATION DEVRAIT SE FAIRE SUR LES EMPRISES EXISTANTES. Mème règle pour les plateformes logistiques ou entrepôts de l'e-commerce.

Proposition : décréter un moratoire de 10 ans sur les implantations commerciales ou logistiques et que toute subvention donnée aux villes pour revitalisation du centre soit conditionnée par l'engagement de ne pas créer de nouvelle zone d'activité de ce type sur un terrain vierge. Il faut une loi nationale pour cela et les Electeurs-libres sont prêts à l'étudier et à la voter.

L'Angleterre et l'Allemagne ont déjà pris ce type de mesures. Il n'est que temps de les imiter.

2 ) Rénover en priorité les centres villes des petites communes

La politique de zones commerciales à outrance montre ses limites et ses effets néfastes (la "France moche"). Mais l'artificialisation des zones agricoles et naturelles doit être restreinte aussi concernant le logement : il y a en effet dans nombre de communes de France des centres villes avec beaucoup de logements et de commerces vacants ainsi que des petites friches industrielles où il est possible de construire sans toucher aux terres, bois, forêts, dunes... On estime qu'il existe en France plus de 3 millions de logements vides. Pourquoi ? C'est un gaspillage considérable, alors qu'on a déjà des constructions qu'il suffirait de rénover et des espaces constructibles disponibles, mais il faut faire l'effort d'aller les chercher dans nos villages qui se meurent. Avant de lancer encore tête baissée un programme massif de nouvelles constructions (400 000 par an) et transformer la France en une immense banlieue pavillonnaire.

Proposition : réaliser un recensement national de toutes ces disponibilités immobilières, subventionner leur rénovation et les occuper en priorité avant de créer des zones supplémentaires. Tous les crédits d'Etat concernant les aides aux communes (opérations coeur de ville, rénovation des centres) ou les aides aux particuliers seront fléchés en priorité vers la reconquête des centres villes existants, la rénovation des maisons de ville en priorité plutôt que la création de nouveaux immeubles ou lotissements.

La ville de Fontainebleau a refusé la création d'une zone commerciale à l'extérieur et elle ne s'en porte pas plus mal, son centre commerçant est florissant, même en dehors des périodes touristiques.

3 ) Forêt : arrêter le massacre

Le massif forestier français, public et privé, est une richesse environnementale AVANT d'être une richesse productive. Bien sûr l'exploitation est indispensable pour maintenir et développer les zones forestières, mais depuis quelques années l'ONF a reçu pour instruction d'intensifier celle-ci afin de dégager des recettes supplémentaires pour notre Etat endetté. Résultat, un véritable massacre, la plupart des massifs domaniaux ressemblant de plus en plus à un champ de bataille ou un chantier de travaux publics avec des ornières énormes, des bois arrachés et écrasés, des arbustes piétinés.

Proposition : changer complètement cette politique en privilégiant d'abord la filière bois française en menuiserie plutôt que l'exportation (principalement vers la Chine !) et en contrôlant la filière bois-énergie qui est un vecteur de destruction massive des plantations alors qu'elle ne devrait utiliser que des résidus ou brindilles.