Monnaie

Revenir à la stabilité

Le constat

Sur le rôle de la monnaie, il faut comme toujours en revenir aux fondamentaux : c'est la spécialisation, puis la division du travail en résultant qui a créé l'échange entre les hommes et la nécessité, pour éviter le troc, peu commode à pratiquer dès que les transactions deviennent plus fréquentes, d'inventer un outil de référence de ces échanges : la monnaie. La monnaie est une invention formidable qui permet de donner une valeur aux biens et de les échanger facilement. C'est donc quelque chose qui n'appartient pas par nature à l'Etat mais sert principalement aux relations entre particuliers.

Mais encore faut-il que ceux-ci aient confiance dans la valeur de cette monnaie car ils se dépossèdent de leurs avoirs physiques en contrepartie d'avoirs monétaires forcément artificiels. C'est pourquoi très rapidement la monnaie a été constituée de métal précieux, or ou argent, qui garantit sa valeur. C'est pourquoi aussi les Cités ou les Etats de l'Antiquité ont apporté une certaine garantie de ce poids de métal précieux dans la monnaie. Mais il faut bien comprendre que leur rôle se limite à cette garantie, et non au monopole de l'émission qu'ils se sont arrogés progressivement et qui prend des proportions gigantesques avec la politique monétaire actuelle.

C'est par ce biais que petit à petit, l'Etat, la puissance publique, monarchique d'abord, puis nationale et européenne ensuite, s'est appropriée la gestion exclusive de la monnaie que nous utilisons, mais avec la tentation permanente de l'orienter alors à son profit plutôt qu'à celui des citoyens. Ainsi par exemple, les monarchies ont diminué le poids réel de métal précieux dans la monnaie pour financer la guerre avec la différence (voir Philippe Le Bel), opérant une spoliation des particuliers, et aujourd'hui on voudrait reproduire le même type d'opération, à une échelle démultipliée, pour financer la dette publique résultant de la mauvaise gestion et des promesses démagogiques, par une pure création monétaire (la base monétaire est passée dans les pays de l'OCDE de 2 500 mds $ en 2002 à 25 000 mds $ en 2021). Même si les tenants de cette politique disent qu'elle permet de régler les "problèmes sociaux", elle est en réalité profondément immorale puisqu'elle déconnecte complètement la monnaie de son socle originel.

Les propositions

1 - Adosser la monnaie à un actif stable (métal précieux ou blockchain)

Aujourd'hui, depuis que la convertibilité en or du dollar a été supprimée par R. NIXON en 1971, cette garantie n'existe plus car les réserves d'or des banques centrales n'ont plus aucun rapport avec la quantité de monnaie en circulation. Les Etats manipulent cette monnaie en permanence dans leur intérêt et pour éviter de faire les réformes nécessaires (celles que préconisent Electeurs-libres justement !).

Dévaluations, inflation, création monétaire illimitée, sont les techniques de manipulation de la monnaie artificielle qui n'a plus rien à voir avec la réalité, c'est l'Etat "faux monnayeur" comme GABIN dans le film "Le cave se rebiffe", la réduction de la monnaie à des billets de Monopoly qu'on peut cracher sans limite, pour éviter les "réformes".

C'est pourquoi les Electeurs-libres sont favorables à ce que la monnaie soit adossée à un actif non dépréciable (étalon-or, blockchain ou autre) afin de bloquer la quantité en circulation, stabiliser la valeur de celle-ci et empêcher les Etats de la manipuler.

Déjà le SALVADOR est passé au BITCOIN pour se libérer de sa dépendance au dollar et les Electeurs-libres sont favorables à ce que les français puissent l'utiliser davantage comme moyen de paiement, en concurrence avec l'Euro.

Sans retour rapide à la raison, y a de fortes chances que des monnaies privées supplantent les monnais "publiques", les consommateurs se détournant des monnaies officielles qui ne respectent pas l'épargne.

2 - Stopper rapidement la création monétaire infernale des banques centrales

Depuis la crise de 2008-2009 et plus récemment celle de la COVID, les Etats se sont mis à emprunter massivement en faisant financer ces emprunts par de la création monétaire (via les banques centrales, FED et BCE) plutôt que par l'épargne. Les taux d'intérêts baissent, jusqu'à devenir négatifs, mais c'est complètement artificiel, le "signal prix" ne voulant plus rien dire. Avec des conséquences à terme.

Cette création monétaire sans contrepartie est un puissant facteur d'inflation, pas forcément par les salaires, généralement bloqués, que par les matières premières et les actifs financiers qui explosent. Les prix de ces actifs non délocalisables ne sont pas inclus dans l'indice de l'inflation (actions, obligations, immobilier) augmentent en créant une inégalité croissante entre ceux qui ont du capital et les autres... et diminuant d'autant la valeur de la monnaie. Et la théorie monétaire dite "moderne" (TMM) propose de généraliser cette création monétaire délirante même en dehors des périodes de crise.

Il faut donc maintenant inciter la BCE à freiner progressivement cette politique monétaire laxiste et non pas l'encourager à poursuivre au nom de "l'argent gratuit" (!), sous peine de nous retrouver rapidement devant une nouvelle crise.

3 - Intégrer le coût des actifs (immobilier, actions...) dans l'indice des prix

Actuellement le panier de consommation qui définit l'indice des prix et son évolution n'intègre pas les investissements donc les actifs physiques ou monétaires. Or la politique complètement folle de "facilité monétaire" des banques centrales, dont la BCE, en déversant des milliards de monnaie sans contrepartie productive fait GONFLER ARTIFICIELLEMENT le prix de ces actifs, opérant un transfert de "richesse" vers les possesseurs de ces actifs et en fabriquant une bulle annonciatrice d'une future crise financière.

En outre, l'indice des prix est utilisé par les pouvoirs publics pour définir certaines augmentations et révisions : SMIC, salaires de la fonction publique, retraites, réévaluation des tranches d'imposition... mais si l'évolution de l'indice est sous estimée, il y a tromperie de la part du gouvernement.

Proposition : réintroduire ces actifs dans un indice des prix à la consommation et à l'INVESTISSEMENT.